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Plantes sauvages comestibles : la santé dans l’assiette
Saviez-vous qu’une grande partie des plantes sauvages présentes dans nos parcs, bois ou prairies sont comestibles ? Leurs propriétés nutritionnelles sont nombreuses et leurs saveurs variées. Certaines possèdent même de remarquables propriétés médicinales. Il serait dommage de s’en priver...
Une activité ancestrale
La cueillette est une pratique vieille de plusieurs millions d’années. Pourtant elle s’est marginalisée, au profit de l’agriculture et des excès qu’on lui connait. C’est dommage, car outre le bienfondé du manger-local et l’urgence de gagner en autonomie, les nutriments présents dans les plantes sauvages comestibles sont plus concentrés que dans nos fruits et légumes cultivés actuels.
Les propriétés nutritionnelles des plantes sauvages...
Les plantes sauvages contiennent moins d’eau et donc plus de vitamines, de minéraux, d’antioxydants... De même,il est peu connu que plusieurs feuilles dont celles de l’ortie contiennent les 8 acides aminés essentiels que l’on retrouve dans les protéines animales.
Au fil de saison nous pouvons consommer les feuilles, les tiges, les fleurs, les fruits et les racines, et même certaine jeunes écorces d’arbres. Cela en fait une source disponible en toutes saisons, même dans les parcs de nos grandes villes. Ce garde-manger généreux retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse, notamment grâce à des chefs étoilés, tels que Rémi Chambard du restaurant Le Corot, que j’ai formé à la reconnaissance des plantes sauvages comestibles et avec qui j’ai crée les ateliers "Nature et saveurs", pour apprendre et déguster ce que la nature nous offre.
Si je devais citer quelques plantes sauvages abondantes et délicieuses, je n’omettrais pas la berce spondyle, le lierre terrestre, l’égopode, l’épiaire, l’herbe aux chantres, l’ail des ours et la liste être encore très longue, en France métropolitaine, plus de 1000 plantes sauvages sont comestibles.
...et leurs vertus médicinales!
Au delà des propriétés nutritionnelles, leurs vertus médicinales sont nombreuses. Elles sont par exemple plus riches en vitamines C que leurs homologues des potagers. Un autre type de molécules que l’on retrouve beaucoup plus chez les plantes sauvages, sont les tanins, dans les écorces les feuilles et les fruits, comme les glands du chêne, les cornouilles et les feuilles de roncier.
Il est possible par le biais de l’eau, de l’alcool et de l’huile de transférer leurs propriétés. Ces remèdes à moindre coût ont l’avantage d’être naturels, tout en étant pour de nombreuses pathologies très efficaces et sans effets secondaires. A ce titre, je propose régulièrement des ateliers pour apprendre à réaliser vos remèdes d’herboristerie.
Cueillette: mode d'emploi
Pour ceux qui souhaitent s’initier à ce savoir-faire, quelques règles sont toutefois à respecter. Il est indispensable de posséder au minimum un guide de botanique sérieux et imagé afin d'éviter toute erreur, le mieux étant d’être accompagné les premières fois d’une personne expérimentée. Toutes les plantes sauvages ne sont pas comestibles, sur les 6000 espèces en France métropolitaine, une vingtaine sont mortelles, par exemple la datura, la jusquiame et la grande cigüe et environ 300 ont une toxicité plus ou moins marquée. Enfin certaines sont comestibles à petite dose uniquement, et peuvent s’avérer nocives en grande quantité, je pense notamment à la consoude qui contient des alcaloïdespyrrolizidiniques qui s’accumulent dans le corps et lèsent le foie. Donc je déconseille de manger cette plante sauf peut-être une petite quantité une à deux fois par an, et encore...
Après avoir identifié avec certitude la plante, je recommande de suivre ces quelques règles : si elle est très fréquentée par les animaux je vous conseille de ne pas prélever à moins de 50 cm de hauteur et de cuire au minimum 5 minutes à plus de 65°C pour détruire d’éventuels parasites, et si vous souhaitez manger cru et que vous avez un doute sur la zone, trempez votre cueillette pendant 5 minutes au moins dans une eau avec 10% de vinaigre blanc. Encore mieux : ajoutez une cinquantaine de pulvérisations d’un mélange de 200ml d’alcool pure avec 8 gouttes d’huile essentielle d’origan compact.
A propos de l'auteur
Christophe de Hody est naturopathe, herbaliste, botaniste de terrain. Il est formateur autour des plantes sauvages comestibles et médicinales par la botanique, la cuisine sauvage, les préparations de remèdes et la naturopathie.
Retrouvez toutes les activités de Christophe de Hody sur son site : Le Chemin de la Nature