Fraude alimentaire : les aliments les plus touchés
Environ 10% de la nourriture vendue dans le commerce serait contrefaite ou frelatée. Parmi les produits les plus touchés, on compte le lait, l’huile d’olive ou encore le poisson. La majorité des fraudes (environ 60% des cas) est due à une dissolution ou à une substitution des produits alimentaires par d’autres.
L’huile d’olive
Une enquête menée en Italie a montré que 4 bouteilles d’huile d’olive extra-vierge sur 5 sont coupées avec de l’huile de provenance étrangère. Ainsi, de l’huile du Maroc, de Tunisie, de Grèce et d’Espagne se trouvent mélangées à de l’huile italienne. Cette huile est ensuite exportée en Europe, aux Etats-Unis et au Japon.
En France, la fraude la plus fréquente consiste à incorporer de l’huile de grignons d’olive à l’huile vierge.
Compte tenu des coûts de production, de transport et de commercialisation, une huile qui coûte moins de 5€ le litre a de fortes chances d’être une huile frelatée.
Le miel
300 000 tonnes de faux miel sont écoulées chaque année en France. Un tiers de ces pots proviennent de Chine, et cette origine n’est pas mentionnée sur l’étiquette. Il faut savoir que la Chine est le premier producteur mondial de miel et que son miel est élaboré de façon totalement industrielle et à partir d’ingrédients divers... Après de multiples scandales, l’UE avait interdit l’importation de miel chinois entre 2002 et 2004. Des scientifiques avaient découvert lors de contrôles des traces de sirop de sucre, d’oxyde de fer et de chloramphénicol, un antibiotique interdit en Europe. Pourtant, Bruxelles a depuis rouvert les frontières aux importations... Comment repérer ce miel ? Il est nettement moins cher que le vrai miel, et son origine n’est pas indiquée.
Concernant le miel français, les cas de fraude restent plus rares. On peut se souvenir de l’apicultrice savoyarde qui vendait son miel sur les marchés locaux. Problème : son miel provenait d’un lot industriel de 15 tonnes, qu’elle reversait dans des pots marqués d’un drapeau savoyard.
Selon une analyse de Paul Schweitzer du Cetam (Centre d’études techniques apicoles de Moselle), plus de 30% des miels à bas prix seraient des faux miels. Bien qu’ils ne présentent pas de danger pour la santé, ils trompent le consommateur.
Le lait
Le lait est soumis à diverses fraudes : un lait peut être présenté comme écrémé alors qu’il est demi-écrémé, certains fabricants affichent un enrichissement en vitamine D mensonger, un autre ajoute de l’huile végétale et étiquette "riche en oméga-3" Mais la pratique frauduleuse la plus répandue est celle du "mouillage de lait". Il s’agit de d’incorporer de l’eau dans le lait et de vendre ce mélange comme étant du lait pur.
Le safran
Le safran est l’une des épices les plus falsifiées. Parmi les fraudes les plus répandues, on trouve les filaments composés de pétales séchés de carthame, d’étamines de souci ou d’algues séchés. Quant au safran en poudre, certains peuvent être coupés avec du curcuma, de la brique ou de la craie... ! Comment reconnaître le vrai safran ? La couleur des filaments doit être rouge vive, son odeur forte, sucrée et très légèrement amère.
Le poisson
Selon le groupe environnemental Oceana, 30% des crevettes vendues aux Etats-Unis présentent des erreurs d’étiquetage. En 2012, en France, la répression des fraudes a donné 817 avertissements sur les 2927 contrôles qu’elle a effectués sur l’étiquetage des produits de mer et d’eau douce. Parmi ces "erreurs", on compte les provenances qui sont faussées, des allégations mensongères comme les noms d’espèces qui ne sont pas les bons ou la méthode d’élevage.