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27/03/14

Le trafic des pesticides interdits en plein essor



pesticides

Fraises, abricots, pommes, ananas, concombres, radis… on le sait, les pesticides sont présents dans de nombreux fruits et légumes. Ce que l’on sait moins, c’est que les produits phytosanitaires sont au cœur d’un vaste trafic, qui est en pleine effervescence. Preuve de son ampleur : les autorités sont déjà désemparées et n’ont plus les moyens de le freiner.



Des pesticides interdits dans les fruits et légumes

En novembre 2013 la Direction Générale de l’Alimentation du ministère de l’agriculture (DGAL) a rendu public le bilan de son dispositif de surveillance et de contrôle qu’elle a mis en œuvre en 2012.

Sur 546 échantillons de fruits et légumes qu’elle a analysé, 55 ont présenté des résultats supérieurs aux limites maximales de résidus autorisés (LMR). 41 échantillons ont quant à eux présenté des traces de molécules interdites tout en dépassant les limites autorisées.

Déjà en juillet 2013 une enquête menée par l’association Générations Futures révélait des épandages de pesticides interdits par l’Union Européenne en particulier sur les fruits rouges, dont les fraises. Selon le ministère de l’agriculture, on y trouverait des traces de plusieurs produits phytosanitaires dont l’Imidaclopride, l’ Acetamipride, la Pymétrozine, le Dicofol et Endosulfan. Ce dernier est par ailleurs prohibé depuis 2008 suite à une décision européenne !


Pesticides et stupéfiants, même combat ?

Le marché des pesticides s’est rapidement développé et est devenu très lucratif. Europole, une police européenne intergouvernementale, estime que plus d’un quart des produits phytosanitaires en circulation provient de réseaux illégaux. D’après elle, ce trafic serait organisé par des réseaux de banditisme très organisés, et il rapporterait plusieurs milliards de bénéfices par an !

François Veillerette, porte parole de l’association Générations Futures, affirme :

« Il est certain que certains agriculteurs se fournissent en produits phytosanitaires interdits à l’étranger, et notamment en Espagne. »


Mais il y a pire ! Parallèlement à ces trafics se développe un autre marché : celui des pesticides contrefaits , dont les contenus ne correspondent pas forcément à l’étiquette…

Ces produits toxiques contrefaits coûtent 5 à 10% moins chers que les produits autorisés. Cet écart de prix vaut-il vraiment le coup de mettre en danger sa santé, celle des consommateurs et de l’environnement?


Que fait la justice ?

Ces trafics sont très peu sanctionnés. En 2013, un réseau de trafiquants a été démantelé à Albi. L’un des agriculteurs a écopé d’une amende de 2100 €. Cette même année un viticulteur a été condamné pour avoir utilisé un produit interdit et a écopé de 2 mois de prison avec sursis et 1000 € d’amende.

Ces peines sont légères en comparaison des risques sanitaires que représentent ces substances et par rapport aux bénéfices qu’engendrent ces trafics. De plus, les procédures d’inspection restent très rares (la DGAL a annoncé un taux de contrôle de seulement 0.2% en 2012 !), en raison d’un manque de budget et de personnel.







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